Le chefaillon

Lorsque j’ai accepté ce poste, je ne savais rien de celui qui allait devenir mon responsable : mon N+1. Dans cette boîte, c’est toujours le N+2 qui gère les entretiens d’embauche, sans la présence du N+1.

J’appréhendais, je l’avoue…Le courant allait-il passer entre nous deux ?

La première fois que je le vis, je me doutais bien qu'entre nous, « ça n’allait pas le faire » ! Néanmoins, j’essayai au plus vite de me sortir cette mauvaise impression de la tête, l’habit ne faisant pas le moine.

Jeune (27 ans) un BTS actio co en poche et 3 ans d’expérience au sein de la boîte. Comment avait-il pu devenir responsable en si peu de temps ?

Sûr de lui, bien trop sûr de lui. Apparemment, c’est grâce à son ambition et à son incroyable confiance en lui qu’il put gravir aussi rapidement les échelons.

Je suis plus âgée que lui, possède plus de diplômes et plus d’années d’expérience que lui. Il ne le supporte pas, je le sens.

Avec moi, il mit rapidement les points sur les « i » et les barres sur les « t ». C’est lui le chef, il aura toujours raison et moi, toujours tort.

Je dois me taire lorsqu’il me fait une critique. Je n’ai pas le droit de me justifier. Je dois l’écouter et exécuter. Devenir un bon petit soldat, un robot, dire adieu à ma liberté d’expression.

Un petit chefaillon, doublé d’un œil de lynx. Il m’épie, écoute mes conversations avec les clients, debrieffe chaque entretien. Chaque soir, il vérifie le travail effectué dans la journée et me convoque chaque matin pour me faire part de ce qui ne va pas.L'oeil de Moscou.

Je vis chaque journée comme un cauchemar !

Ma période d’essai de 3 mois se termine à la fin du mois et je dois rencontrer la DRH pour faire le point quelques jours avant. Il m’a prévenue, je dois travailler mon comportement d’ici là. Il me menace.

Bref, tout cela pour vous dire qu’il est fort probable que je reprenne très prochainement un abonnement chez Pôle-Emploi.

Comments

[Harry]

Insiste un peu et prends ton mal en patience. Sois lise; il se lassera avant toi et passera de l'agitation à l'indifférence.

Et si ça ne va toujours pas, bombarde-le de Saforelle !