Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les humeurs de Miss_cuicui
Derniers commentaires
3 janvier 2010

L'allaitement où comment se compliquer la vie?

Tout au long de ma grossesse, je me suis posée la question de l’allaitement. Allais-je allaiter ou non ? Je me demandais si ça faisait mal (crevasse), si le bébé allait facilement trouver mon téton (« le bébé trouve de suite » me disait mon entourage), si j’allais avoir assez de lait, si mes seins n’allaient pas s’affaisser comme deux vieux gants de toilette etc…  

Et puis l’allaitement, c’est hyper tendance ! Tous les sites consacrés à la grossesse et aux jeunes mamans en parlent et prônent les vertus de l’allaitement. Un retour aux sources en cette période de la mode « bio ». Tous les sites, sans exception, nous conseillent l’allaitement. C’est l’alimentation idéale du jeune bébé. L’allaitement permet de protéger bébé contre les « pires » maladies possibles dans ce bas monde. La tétée : rien de plus simple, c’est naturel. Bref, une véritable propagande pour l’allaitement qui en viendrait même à faire culpabiliser les mères qui ne souhaitent pas prêter leur sein à bébé (oh ! les vilaines mères indignes).  

Devant tant de pression, je n’ai pas pu résister : j’ai allaité.  

Les sites ont influé mon choix. Mais, ce qui a été vraiment décisif, c’est d’apprendre que mon accouchement allait être déclenché alors que le mini moi n’avait que 8 mois. Son poids était estimé à 2,150 kilos. Devant une telle situation, l’allaitement n’était plus un choix mais une évidence. Je voulais faire prendre à mon bébé un bon départ et la composition du lait maternel était ce qu’il y avait de mieux pour la croissance de mon bébé (paraît-il). Donc, lorsque je suis arrivée à la clinique le jour de mon accouchement, la sage femme a coché la case « allaitement » sur mon dossier. Je ne savais pas ce qu’il m’attendait exactement. Mais, je me disais que je n’étais pas plus bête qu’une autre et que je finirais bien par y arriver.  

Le mini moi est né à 20h25. Il a passé sa première nuit en néo nat et a, par conséquent,  été nourri au biberon avec du lait maternisé. C’est seulement à partir du lendemain que j’ai pu commencer à le mettre au sein. Je l’approche de mon sein : rien, il ferme la bouche, il le refuse. Après plusieurs tentatives, il commence à prendre mon sein mais ne tète pas. J’appelle les sages femmes pour qu’elles m’aident car seule, je n’y parviens pas. Je les sonne plusieurs fois pendant mon séjour de 4 jours, je vois bien que je les énerve à ne pas savoir m’y prendre, alors qu’allaiter, c’est inné !   A la sortie de la clinique, le mini moi commence à y prendre goût, un peu trop même. Parfois, je dois sortir mon sein toutes les 2 heures. Mon entourage connaît mes nichons par cœur maintenant !! Réclamer toutes les 2 heures, cela implique que je ne peux pas m’absenter plus de 2 heures ! Le tire-lait, me direz-vous ? un véritable engin de torture ! D’une part, la ventouse n’adhère pas bien au sein, il n’y a pas de pression, vous mettez 30 min pour tirer 10 cc de lait,  tout en mettant partout sur vous. D’autre part, en tirant votre lait, vous activez les montées de lait. Résultat, vous  vous retrouvez avec des seins très durs et qui vous font atrocement souffrir.  

Personnellement, l’allaitement m’a semblé très contraignant. Après ma douche, je devais rapidement porter mon soutien gorge (et ses coussinets) afin d’éviter les écoulements de lait. C’est un détail, me répondrez-vous. Oui, certainement, mais ce qui ne l’était pas, c’était le fait que mes rapports avec le mini moi se dégradaient. Le mini moi cherchait toujours mon sein. Je ne pouvais pas le prendre pour lui faire simplement un câlin, le serrer contre moi. Il s’agitait, descendait aussitôt vers le sein nourricier et se mettait à pleurer. Je l’ai très mal vécu. J’avais l’impression d’être seulement un garde manger. Maman = nourriture. C’est très frustrant de vivre cette situation.  

Au bout de 2 mois, j’ai décidé de mettre un terme à cette galère en le sevrant progressivement. Mon bébé avait repris un poids normal et l’allaiter n’était plus nécessaire.  J’ai fait part de ma décision au pédiatre (un homme) qui m’a fait la morale. En effet, l’allaitement pour être bénéfique doit durer 3 mois. Il a essayé de me culpabiliser (d’ailleurs, je vais changer de pédiatre) sans succès car ma décision était irrévocable. Je lui ai, par ailleurs, fait remarquer que l’allaitement n’était pas obligatoire et que certaines femmes décidaient de ne pas allaiter du tout ! Pour me « punir », le pédiatre ne m’a transmis aucun conseil concernant le sevrage et les doses de lait maternisé à donner à mon bébé.Comme une grande, j’ai lu les indications sur la boîte et je les ai appliquées. Le problème avec l’allaitement, c’est qu’il est impossible de se faire idée sur la quantité de lait  bue par notre progéniture.  

Le sevrage a été progressif : sur 10 jours. J’ai lu dans un magasine (parents, famili ou autre) que le sevrage devait idéalement s’étaler sur 3 semaines. Pour moi, 3 semaines, c’était le bout du monde ! Le mini moi a grimacé au premier biberon de lait maternisé donné. Davantage par surprise que par dégoût. Il connaissait la tétine. Il a même connu la tétine avant mon sein et il m’arrivait de temps en temps de tirer mon lait (mon côté sado-masochiste) lorsque je voulais sortir sans loulou. Le goût de ce nouveau lait a du le surprendre. Si mon bébé n’a pas souffert lors du sevrage, moi oui. Mes seins étaient engorgés. La seule solution était d’attendre qu’ils se vident naturellement. Les vider avec le tire lait m’aurait certainement soulager sur le coup mais en activant le mécanisme de succion, les montées de lait auraient été encore plus importantes (un cercle vicieux en quelque sorte).

J’ai donc pris mon mal en patience et me suis gavée de tisane à base de sauge. Il m’a fallu 15 jours pour retrouver mon 85 B d’origine.   Aujourd’hui, je n’ai peut-être plus une grosse poitrine mais j’ai retrouvé ma féminité. Je peux de nouveau porter de la lingerie sexy (il y a plus glamour que les soutiens gorge d’allaitement) et surtout, je ne me considère plus comme une  « vache laitière » . C’est  aussi à partir du moment où je n’ai plus allaité que j’ai vraiment pu profiter de mon fils. Maintenant, je peux lui faire un câlin ou jouer avec lui sans qu’il me cherche d’emblée le sein.  

 Comme vous avez pu le constater, je ne garde pas un bon souvenir de mon allaitement. A ce jour, je peux vous confirmer que si j’ai la chance de mettre au monde un deuxième bébé, je ne l’allaiterai pas.  Ce que j’écris peut choquer certaines femmes qui portent aux cieux l’allaitement (enfin, en même temps, il y a peu de chances que des membres de la leche league tombent sur mon blog). Mais, je tenais à partager ma propre expérience car je suis certaine de ne pas être la seule femme pour laquelle l’allaitement a été pénible.    

Publicité
Commentaires
J
je suis sure que certaines filles de LLL viendront vous lire ........ la preuve !!! <br /> en fait, en vous lisant, d'emblée je peux vous dire que votre mini a souffert de ce qu'on appelle une confusion sein-tétine !! D'où cette difficulté à prendre votre sein et comme d'habitude, personne (ou presque) pour vous aider et vous encourager, encourager le mini ....<br /> Le bébé arrive sur Terre comme un extra-terrestre, il a besoin de s'accrocher à sa mère comme à une bouée de sauvetage. Et si cette mère a vécu dans sa propre enfance, quelconque difficulté, cela vient la percuter de plein fouet ... On ne nous prépare pas à devenir mère (& père) ; on doit assumer "ça" du jour au lendemain et ce n'est pas sans difficulté ni souffrance. <br /> Je vous trouve formidable d'oser dire à haute voix ce que beaucoup rechignent à penser et à exprimer. L'allaitement n'est pas à la mode, on vient juste de s'apercevoir que c'est le seul aliment qui correspond exactement aux besoind du petit d'homme, donc on encourage les femmes à nourrir leur enfant avec le seul lait au monde qui soit pour eux (entre nous, nous sommes les seules mamifères à nourrir nos petits avec un lait d'une autre espèce que la nôtre !!). En bonne mère allaitante, je ne peux que clamer haut et fort les bénéfices de ce lait, mais en tant qu'accompagnante à la parentalité, je suis beaucoup plus modérée, je laisse ma vie de mère de côté, j'essaie d'écouter et d'accompagner les mères sur la voie qu'elles ont choisie, c'est leur choix, leur droit, et nul n'a le droit de venir contrarié celà ... C'est peut-être ce qui vous a manqué. Votre médecin vous a dit une énormité ! Le seul fait de donner le colostrum est déjà magnifique alors 2 mois d'allaitement c'est génial !! <br /> Petite remarque : au bout de 3 mois d'allaitement, les seins ont pris leur vitesse de croisière et on peut, sans soucis, reporter sa lingerie fine ... heureusement, pour ma part j'ai allaité très très longtemps, si j'avais dù garder mes soutien-gorges de Berta, en coton et grosses bretelles, je crois que j'aurai déprimé un moment !!<br /> En tout cas, bravo pour votre témoignage.
A
Bonjour!<br /> <br /> j'ai ou avec curiosité votre post...<br /> Je suis une "mere laitiaire" qui nourrit son fils de 2 ans de lait maternel, normal, ce n'est pas un veau ;-).<br /> Il est tout a fait normal que vous ayez eu des difficultés a allaiter les premiers jours. En effet, l'instinct de succion du bebe est à son maximum les premieres heures apres la naissance. D'ailleurs, la reussite d'un allaitement, depend de ce point: le bebe doit avoir sa premiere tetee juste apres sa venue au monde (juste= dans les 2 heures).<br /> Reussir son allaitement necessite d'etre soutenue, par son entourage, par les prefessionnels de santé, mais aussi de s'etre longuement informé au prealable.<br /> Rien ne sert de se forcer si on ne le sent pas, mieux vaut un biberon donné avec amour qu'une tetee tendue crispee.<br /> Il est regrettable que votre pediatre ne vous ai pas accompagner dans le sevrage, son role n'est certainement pas de juger! Ensuite, il avait tord, un allaitement meme de 2 mois est benefique pour le bébé (evidemment, davantage est encore plus benefique).<br /> <br /> Anne, qui ne voulait pas trop allaiter au debut, qui a pas mal souffert le premier mois, et qui est finalement devenue une inconditionnelle...
A
Bonjour!<br /> <br /> j'ai ou avec curiosité votre post...<br /> Je suis une "mere laitiaire" qui nourrit son fils de 2 ans de lait maternel, normal, ce n'est pas un veau ;-).<br /> Il est tout a fait normal que vous ayez eu des difficultés a allaiter les premiers jours. En effet, l'instinct de succion du bebe est à son maximum les premieres heures apres la naissance. D'ailleurs, la reussite d'un allaitement, depend de ce point: le bebe doit avoir sa premiere tetee juste apres sa venue au monde (juste= dans les 2 heures).<br /> Reussir son allaitement necessite d'etre soutenue, par son entourage, par les prefessionnels de santé, mais aussi de s'etre longuement informé au prealable.<br /> Rien ne sert de se forcer si on ne le sent pas, mieux vaut un biberon donné avec amour qu'une tetee tendue crispee.<br /> Il est regrettable que votre pediatre ne vous ai pas accompagner dans le sevrage, son role n'est certainement pas de juger! Ensuite, il avait tord, un allaitement meme de 2 mois est benefique pour le bébé (evidemment, davantage est encore plus benefique).<br /> <br /> Anne, qui ne voulait pas trop allaiter au debut, qui a pas mal souffert le premier mois, et qui est finalement devenue une inconditionnelle...
Les humeurs de Miss_cuicui
Publicité
Newsletter
Publicité